Le Grimoire hanté
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 L'interdit

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Ante Mortem
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Ante Mortem


Nombre de messages : 257
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Date d'inscription : 23/04/2006

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MessageSujet: L'interdit   L'interdit EmptyVen 4 Aoû - 21:08

Le substantif irlandais féminin geis, pluriel geasa, a plusieur sens qui s'inscrivent tous dans le même champ d'utilisation:
1) négativement: interdiction religieuse ou légale
2) positivement: injonction ou exigence
3) magiquement: charme, incantation

Par son étymologie le mot s'apparente au verbe guidid [il prie] en liaison lui-même avec le nom de la voix, guth.

Faute d'un terme adéquat rendant à la fois les caractères positifs et négatifs de l'injonction, nous traduirons donc geis par interdit, le côté négatif du sens étant le plus fréquent. il s'agit en tout cas presque chaque fois d'un ensemble complexe d'interdictions et d'obligations que les druides imposaient à un individu dès le début de son existence, peut-être déjà, en tenant comtpe des circonstances de la naissance et du baptême. Cuchulainn, dont le nom est littéralement Chien de Culann, saura ainsi que sa mort est proche parce qu'un enchaînement d'événements, qui n'ont de fortuite que l'apparence, le place entre deux interdits contradictoires, lesquels l'obligent à consommer de la viande de chien et à tuer une loutre ou "chien d'eau" [doborchû]

(voir traduction Christian-J, Guyonvarc'h, La mort de Cuchulainn, version A, in ogam 18, 1966, p347)

Il n'y a presque jamais d'interdits collectif. Néanmoins les geasa, qui étaient de toutes sortes et touchaient à tous les domaines de l'existence individuelle, sans frapper jamais aucun druide, concernaient avant tout le premier personnage de la société guerrière et aristocratique, le roi: Cormac, fils du roi Conchobar, est très limité dans ses possibilits de mouvements. (voir Bruiden da chocoe, ed Whitley Stokes, in Revue Celtique 21, pa 152)

Tout cela était difficile à respecter scrupuleusement sinon, parfois, à concilier, les accidents mortels étant tous causés par l'impossibilité de respecter en même temps deux interdits contradictoires. Mais des geasa qui n'atteignent jamais le druide et qui ensserent chaque roi ou chaque guerrier dans un réseau serré d'obligations et d'interdictions, ne sont pas un hasard de la mythologie et de l'histoire d'Irlande. Il suffit de rappeler l'interdiction faite en Gaule au magistrat surpême des Eduens de sortir de la cité; les interdits qui frappent, chez les Celtes, le roi, sont du même ordre que ceux qui, à Rome, frappent le flamen dialis.

Il faut donc ranger les geasa au nombre des moyens légitimes dont les druides disposaient pour contraindre les membres de la classe militaire à se plier à des règles de vie conformes au symbolisme qui les concernait. La geis en effet a force de loi, civile et religieuse: on ne peut la méconnaître sans que survienne totue une suite d'incidents, d'inconvénients et de complications. C'est seulement en des circonstances tout à fait exceptionnelles, et qui prennent l'allure d'un subterfuge juridique pétri de précautions, que les geasa peuvent êter éludéez quant au fait tout en étant respectées quant à la forme: ayant pour obligation royale de respecter, et donc d'exercer, le jus primae noctis, le roi Conchobar est contraint, pour ne pas soumettre réellement la femme de Cuchulainn, Emer, à cette "formalité" qui risque de déchaîner la redoutable colère du mari, de recouvrir à un jugement officiel (voir Tochmarc Emire, La Courtise d'Emer, éd. A.G. van Hemel, p.65)

Les textes mythiques ou légendaires décrivent avant tout des cas de non-respect des interdits. Dans la réalité il existait, par une sage prudence du législateur, une limite légale à l'imposition de geasa extravagantes ou éxagérées qui, à priori, étaient impossibles à respecter. A travers tous les aspects techniques on sent la valauer du concept religieux attaché à la parole et au verbe Divin.


Le geis n'est cependant pas le fatum ou destin souvent malheureux des Latins. Elle n'est pas d'origine humaine puisque le druide qui l'impose agit en tant que représentant des puissances divines et elle n'est dangereuse que si elle est violée. Elle n'est pas inéluctable.
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